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Act Up-Paris sera, comme les années précédentes, aux côtés des mobilisations féministes autour de la Journée Internationale de Luttes pour les Droits des Femmes du 8 mars. Nous défendrons les droits de toutes les femmes, et marcherons contre la féminisation de l’épidémie.
Dans le monde, près de 16 millions de femmes vivent avec le VIH. Le sida est la première cause de mortalité des femmes de 15-44 ans. Plus d’une personne séropositive sur deux est une femme, plus de 6 personnes nouvellement infectées sur 10 sont des femmes.
L’épidémie se féminise : loin d’être une fatalité biologique, c’est une injustice sociale !
Les pouvoirs publics exposent encore davantage les femmes en refusant de mener une politique ambitieuse de lutte contre les stéréotypes de genre, à la fois causes et conséquences de la vulnérabilité des femmes face au sida. Ainsi, les inégalités sociales et économiques entre femmes et hommes, l’inexistence de campagnes de promotion du fémidon limitent largement les possibilités d’usage de méthodes efficaces de prévention par les femmes, alors même que dans un rapport vaginal, la probabilité d’infection est bien plus importante pour les femmes. Ces mêmes rapports de pouvoir et de dépendance rendent l’expérience de la séropositivité particulièrement difficile pour les femmes.
En France, des femmes parmi les plus minorisées, discriminées, visées par des mesures répressives et sécuritaires restent en première ligne face au virus : migrantes, travailleuses du sexe, usagères de drogues, trans continuent à payer un lourd tribut à l’épidémie.
Le 8 mars, Journée Internationale de Luttes pour les Droits des Femmes, lutter contre le sida, c’est rappeler que la lutte contre l’épidémie est indissociable des luttes féministes.
C’est savoir que des politiques cohérentes de prévention passent tout autant par la mise à disposition d’outils efficaces que par la lutte contre les inégalités et violences sexistes et sexuelles qui en limitent l’usage par les femmes.
C’est réaffirmer que les politiques d’austérité, qui étouffent financièrement des structures de prévention faites par et pour les femmes, entravent dramatiquement leur accès à une information indispensable et à des outils fiables. C’est s’inquiéter du succès des discours d’extrême-droite qui font de ces structures des cibles d’attaques répétées, qui renforcent les conséquences de l’austérité.
C’est refuser les lois sécuritaires et répressives qui, des politiques migratoires racistes à la pénalisation des clients des travailleurSEs du sexe, confrontent avant tout des femmes à l’épidémie.
C’est exiger que la recherche médicale sur le VIH prenne au sérieux la féminisation de l’épidémie, en s’engageant résolument pour leur inclusion dans les essais thérapeutiques.
C’est ne jamais oublier dans nos cercles militants féministes la place de la santé dans nos revendications : prévention, consentement dans la relation avec les practienNEs, accès aux et remboursement des fémidons, digues, dispositifs contraceptifs, hormones sont autant d’exemples indispensables.
Séropositives ou séronégatives, cis ou trans, nous refusons de nous résigner face à la féminisation de l’épidémie.
Silence = Mortes !
Rejoignez-nous au métro Belleville le dimanche 6 mars à partir de 12h pour un temps d’échange, puis pour une manifestation inclusive !