Le 17 mai est la journée internationale de lutte contre l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie (IDABLHOT). Elle est cette année placée sous l’angle de la santé mentale des personnes LGBT.
C’est en premier lieu pour exiger qu’aucune de nos orientations sexuelles, de nos identités de genre ne soit plus regardée comme une maladie mentale. La dépsychiatrisation et la dépathologisation de l’homosexualité sont récentes et ne sont pas, au-delà des classification médicales, toujours suivies d’effets ; quant au regard médical sur les identités trans, celui-ci est encore moins affranchi de conceptions transphobes, même parmi cELLEux qui, s’autoproclamant équipes officielles, façonnent les parcours des personnes qu’ilLEs suivent à l’image de leur vision étriquée de nos identités.
Les conséquences de ces discriminations du corps médical, voisines en cela de celles de toutes les autres discriminations, qui se maintiennent à des niveaux élevés – cf. les témoignages rapportés par SOS-Homophobie dans son rapport annuel[[https://www.sos-homophobie.org/rapport-annuel-2016]] – et conservent un caractère structurel, entretenu par l’inaction des pouvoirs publics, pèsent pourtant sur nos santés mentales et sur les possibilités d’une prise en charge acceptable.
En ce jour, nous rappelons que les personnes LGBT sont plus exposées au suicide, notamment les plus isolées et précaires d’entre elles. Nous exigeons que des campagnes ciblées d’information et de prévention du suicide soient lancées en lien avec les associations LGBT, sans se limiter comme précédemment aux lesbiennes et aux gays.
Nous exigeons une meilleure formation des professionnels de santé mentale.
Nous exigeons plus de moyens pour celle-ci, et nous nous opposons aux coupes actuellement menées sous couvert de rationalisation et de regroupements en GHT[[Groupements hospitaliers de territoires]], synonymes trompeurs d’austérité.
Comme association de lutte contre le sida issue de la communauté LGBT, nous savons que de forts liens existent entre répression, discriminations, leurs conséquences d’une part, et des contaminations d’autre part.
Nous savons également que la sérophobie s’ajoute souvent aux LGBTphobies, en attisant les effets, y compris dans nos communautés, et nous le dénonçons.
C’est à ces divers titres que nous formulons l’ensemble de ces exigences en matière de lutte contre ces discriminations. Il en va d’une volonté politique de ne pas nous sacrifier sur l’autel d’une paix sociale fantasmée.
Nous sommes des folles, et nous ne voulons pas du regard empreint de validisme que posent sur nous ceLLEux qui pensent que nous sommes folles.
Et il n’est nulle folie de dire que nous ne nous contentons ni du statu quo, ni d’avancées ponctuelles. Pas aujourd’hui, pas plus à la Marche des Fiertés !
D’ici à cette prochaine étape, à ce prochain rendez-vous – et puisse-t-il être radical, – restons mobiliséEs !
- Ensemble, refusons la politique sécuritaire, l’état d’urgence et sa transposition dans le droit commun. Exigeons l’abandon des mesures répressives, tout particulièrement à l’égard des travailleurs du sexe et des migrantEs.
- Ensemble, refusons la dégradation orchestrée des conditions de travail, qui toucheront plus fortement les plus précaires d’entre nous.
- Ensemble, ne nous contentons pas d’un amendement qui, pour ne plus soumettre la procédure de changement d’état-civil aux exigences inhumaines de la jurisprudence actuelle, nous expose à l’arbitraire des tribunaux ; d’un amendement rédigé non pas suite à nos revendications, mais par peur d’une condamnation de la France par les instances européennes et par calcul politique. Ne nous contentons pas des promesses agitées devant les prochaines échéances électorales.
COLÈRE=ACTION !