La dernière campagne de Sidaction a réactivé une polémique ancienne. Quelle image faut-il donner de la maladie ?
Faut-il montrer des séropositifVEs marquéEs par la maladie ou des séropositifVEs bien portantEs ?
Il est vrai que depuis l’arrivée des antirétroviraux le destin des malades a radicalement changé, en bien. Il est tout à fait normal que des personnes contaminées aient un rejet devant des images de personnes diminuées. C’est une réaction parfaitement humaine.
Hélas, elle ne correspond pas a la réalité de l’épidémie. Malgré les avancées considérables dues aux antirétroviraux, le sida tue toujours en France, entre 1300 et 1700 personnes par an, et ses effets collatéraux sont toujours présents pour perturber la vie quotidienne des malades. Ceux bien portants exigent une image « propre » discriminent ceux qui vont mal. « Je ne suis pas malade, en ai-je les traces visibles sur moi alors que chez toi ça se voit ? ».
La lutte contre le sida a payé cher le déni des années 80, épargnons-nous un deuxième déni…