Texte d’appel à la seconde Pride de Nuit, soutenue par Act Up-Paris et plus de 30 autres structures.
Face à toutes les violences, de Stonewall à Orlando, en passant par l’épidémie de sida, nous avons su chaque fois nous rassembler, nous relever et défendre nos vies et nos droits.
Déjà, lors de la première Pride de Nuit à Paris nous refusions l’instrumentalisation de nos luttes à des fins nationalistes, racistes et islamophobes. Aujourd’hui il est plus que jamais nécessaire de réaffirmer et de construire des solidarités entre touTEs ceLLEux dont les vies compteraient moins.
À un an de l’élection présidentielle en France, nous ne laisserons pas au seul gouvernement le soin de faire son propre #bilan, ni de réécrire l’histoire…
Pour le Parti Socialiste, la messe est dite : son attitude lors du tout récent refus de dépathologiser et déjudiciariser réellement l’accès aux changements d’état civil pour les personnes trans, l’a encore démontré.
L’ouverture du mariage entre personnes de même sexe devait être le point de départ d’une politique de remise en cause des mécanismes institutionnels qui produisent de l’inégalité. Elle n’en a été qu’un aménagement très partiel. La loi demeure inachevée et discriminatoire : par exemple, les ressortissantEs de onze nationalités sont excluEs du dispositif et ne peuvent toujours pas épouser leurs compagnEons, ou encore les couples de lesbiennes sont forcés de se marier et d’adopter leurs propres enfants pour leur garantir une véritable protection juridique.
Pire, au prétexte d’un arbitrage raisonnable, l’homophobie a été légitimée et installée en simple divergence d’opinion, quant elle aurait dû faire l’objet d’une condamnation ferme, unanime et immédiate. De délit, l’homophobie est devenue expression d’une opinion.
Ce choix de composer avec les forces réactionnaires au prétexte de les apaiser est une constante de ce quinquennat. Le Parti Socialiste a d’emblée livré les rapports de force politiques et les luttes sociales aux pressions des conservateurs/trices. Aujourd’hui, il fait pire en réprimant ces luttes, sans lesquelles aucun changement réel n’est possible.
Que le Parti socialiste ne compte pas sur nous pour lui servir de caution progressiste, ni jouer les figurantEs de leur plan de communication !