Ce contenu a 8 ans. Merci de lire cette page en gardant son âge et son contexte en tête.

Mesdames, Messieurs,

Après 25 ans de manifestations chaque premier décembre contre le sida, et alors que la lutte contre l’épidémie est un objectif toujours aussi important, en témoigne la stabilité des nouvelles contaminations en France en particulier chez les gays et les bis, Act Up-Paris est contrainte depuis deux ans à des choix de visibilité toujours moindres dans l’organisation de la manifestation du premier décembre dont elle est à l’initiative, et nous le déplorons.

Après un rassemblement arraché in extremis place Baudoyer l’an dernier, en contexte rapproché post-attentats, cette année, seulement 4 jours avant la marche, la Préfecture de Police a entamé un bras de fer inacceptable pour contraindre la mobilisation, à se réduire à nouveau, en entamant un chantage aux conditions inacceptables ou à l’annulation. En agissant de la sorte, c’est la visibilité de la lutte contre l’épidémie de VIH/SIDA qui est en jeu.

Une nouvelle fois, plane l’état d’urgence et son lot d’interdictions de manifestations des mouvements sociaux, ou leur rétrécissement, comme la Marche des Fiertés LGBT de Paris, amputée des deux tiers et reléguée sur les quais.

Une nouvelle fois, c’est la visibilité des publics les plus vulnérables aux contaminations par le VIH et les plus touchés par l’épidémie, c’est-à-dire les minorités, qui en pâtit.

Cette visibilité a pourtant déjà été suffisamment mise à mal la semaine passée, avec la censure par certaines municipalités de la campagne de prévention de Santé publique France. Cette campagne que vous avez soutenue a été remplacée par des publicités depuis ; mais le besoin de rendre visible les besoins en matière de santé des personnes vivant avec le VIH se maintient, lui, et nous comptons sur vous pour le relayer.

Pour ces raisons, et avant les prochaines échéances nationales qui augurent de sombres perspectives, il est indispensable qu’Act Up-Paris puisse maintenir l’organisation d’une manifestation en cortège ouvert ce jeudi 1er décembre. Un rassemblement statique ne nous paraît pas en effet présenter de plus grands gages de sécurité. Des barrières tout au long du parcours dans notre propre quartier, le Marais, arpenté à maintes reprises, transformé en souricière, n’est pas une perspective plus rassurante.

Nous croyons fermement que vous vous mobiliserez dans cet objectif et vous attendons tout aussi fermement.

Contre le sida, nous n’avons pas le choix !


*** MISE A JOUR au 29/11 22h***

Nous aurons rdv à la préfecture demain à 15h, un parcours resterait envisageable. Nous restons vigilants sur le dispositif. Plus d’informations dans la foulée.


*** MISE A JOUR au 30/11 23h***

Nous avons un parcours réduit. Il est très, trop court. Les militantEs seront fouillés à l’entrée : la voilà, la lutte contre le sida aujourd’hui !