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Le FN accède pour la deuxième fois au second tour de l’élection présidentielle, cette fois-ci avec un nombre de voix et un pourcentage des suffrages exprimés bien supérieurs à ceux enregistrés jusqu’alors. Act Up-Paris est très inquiète et très en colère.

Cet entre-deux-tours augmente la médiatisation du FN. Tout au long de celui-ci, le FN va pouvoir dérouler ses thèmes de campagne, ses positions et ses propositions racistes, négrophobes, antisémites, islamophobes, xénophobes, sexistes, LGBTIphobes, sérophobes.

Plus que jamais, le FN est un ennemi de la lutte contre le sida ; plus que jamais, le FN est un ennemi des minorités ethniques, sexuelles et de genre ; plus que jamais, le FN est un ennemi des droits des femmes.

Le parti qui, en 1987, voulait enfermer les séropositifVEs – pardon, les « sidaïques » – dans des sidatoriums et qui propageait l’idée que le virus se transmettait par une poignée de main, est aussi le parti qui, en 2007, s’opposait aux distributions de préservatifs dans les lycées. C’est encore celui qui, en 2015, détournait le sigle VIH en « virus intellectuellement handicapant » pour, une fois de plus, s’opposer à la prévention notamment envers les usagerEs de drogue, montrant par là même toute l’estime que ce parti a encore pour les séropositifVEs.

Au-delà des mots, le programme du FN est insupportable et invivable, au sens littéral. Il stigmatise, précarise, tend à vouloir se débarrasser de catégories entières de la population en faisant peser des menaces extrêmement lourdes sur leurs vies, sur leur santé, sur leurs conditions matérielles d’existence. C’est en particulier le cas des étrangerEs, des réfugiéEs, des migrantEs, des sans-papiers. Supprimer l’Aide Médicale d’Etat, conditionner toutes les aides sociales à des années de présence en France, expulser des étrangères malades vers des pays où les traitements ne sont pas disponibles, c’est tuer.

Les expériences des municipalités FN ont démontré que des mesures toutes aussi mortifères pouvaient plus largement toucher toutes les personnes précaires, par exemple en excluant des cantines scolaires les enfants des familles les plus pauvres, ou en supprimant les subventions aux associations qui leur viennent en aide.

Enfin, alors même que le FN n’a cessé de combattre l’avancée des droits des LGBTI, il entend revenir sur ceux octroyés au cours du quinquennat – Sens commun et La Manif pour tous l’ont d’ailleurs parfaitement perçu – tout en feignant de défendre les LGBTI en brandissant la menace d’autres minorités. Semer les divisions entre les minorités pour mieux les attaquer ensuite.

Nous ne survivrions pas à 5 années de mise en œuvre du programme du FN. C’est pourquoi nous appelons à battre le FN, en votant Macron, pour cette unique raison, et sans lui donner un blanc-seing.

Au contraire, nous sommes déjà mobiliséEs contre le programme ultralibéral qu’il incarne. L’ancien secrétaire général de l’Elysée a catastrophiquement piloté la gestion des débats sur le mariage pour tous, montrant déjà sa complaisance pour ceux qui s’opposent à nos droits, La Manif pour Tous en tête et son émanation politique, Sens Commun. De son expérience de ministre de l’Economie aux esquisses de son programme, son ultra-libéralisme entend s’afficher comme tant économique que « sociétal ». Pourtant, il est resté très évasif sur les questions qui touchent aux vies des LGBTI et des séropositifVEs. Et parce qu’il entend réduire les effectifs dans la fonction publique et les hôpitaux, conditionner encore plus l’assurance chômage, réformer le code du travail pour plus de flexibilité, y compris par ordonnances, c’est-à-dire en s’appuyant exclusivement sur la fausse légitimité issue des présidentielles, les conditions matérielles qui permettent d’accéder à nos droits ne seront d’emblée pas garanties, privant nombre d’entre nous de la possibilité de les exercer.

A l’issue du second tour s’ouvre une période encore difficile à appréhender, avec la préparation des législatives. Au cours de celle-ci, nous aurons à lutter avec beaucoup d’autres contre l’extrême droite et l’ultralibéralisme.

D’ici là, et au-delà de la période électorale, nous appelons aussi touTEs ceuxELLES qui ne se satisfont ni de la situation, ni de la banalisation du FN, ni du manque d’énergie à le contrer, ni du programme du candidat qui lui fait face
à participer aux mobilisations autres qu’électorales qui permettront de s’y opposer.

Nous leur donnons rendez-vous :

  • le 1er mai à 11h au pont du carrousel en commémoration du meurtre de Brahim Bouarram par des militantEs d’extrême-droite,
  • l’après-midi du premier mai pour un Pink Bloc de militantes LGBTQI et de la lutte contre le sida, mettant en avant que nos revendications sont indissociables d’une mobilisation pour ce qui rend possible leur exercice, à savoir les services publics, la protection sociale et les solidarités.