La PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition), traitement préventif contre le VIH (et uniquement du VIH) pour les personnes séronégatives, est un médicament antirétroviral à prendre en continu ou à la demande pour éviter une contamination par le VIH.
C’est quoi la PrEP ?
Actuellement, la PrEP est disponible par voie orale sous forme d’un comprimé composé de deux antirétroviraux : l’Emtricitabine et le Ténofovir disoproxil. Cette association est commercialisée sous le nom de Truvada® (ou un de ses génériques). Ces molécules sont connues pour leur efficacité et leur faible toxicité. Elles bloquent la réplication du VIH et l’empêchent d’infecter les cellules en cas d’exposition. Ne pas confondre avec le Traitement Post-Exposition (TPE) qui est un traitement d’urgence après une exposition au VIH.
Les essais ANRS-Prévenir et ANRS-IPERGAY, ont démontré la pertinence de deployer la PrEP auprès d’hommes (cis et trans) séronégatifs qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HsH) et des ceux ayant des rapports sexuels peu fréquents. Aucun cas d’infection par le VIH n’a alors été observé.
Lorsque la PrEP est prise correctement, elle empêche la transmission du VIH. Pour réduire les risques de contamination par les autres IST, la capote reste l’outil le plus efficace et il est même complémentaire. Le suivi PrEP inclut un dépistage obligatoire des IST lors d’un rendez-vous trimestriel pour renouveler l’ordonnance.
Deux façons de prendre la PrEP
Pour que le traitement soit suffisamment efficace contre le VIH, il doit être présent dans ton corps en quantité suffisante avant et après un rapport sexuel.
Prise en continu : si tu débutes la PrEP, il faut prendre un comprimé par jour pendant sept jours pour être protégé avant un rapport sexuel. Et si tu décides d’arrêter la PrEP, tu peux continuer à la prendre pendant sept jours après ton dernier rapport sexuel. En cas d’oubli, un décalage de 2h est possible.
Prise à la demande : deux comprimés entre 2h et 24h avant le rapport sexuel, un comprimé 24h après les deux premiers et un dernier comprimé 24h après. Ce schéma est un peu plus strict, nous te recommandons de bien respecter la prise.
Toutefois, pour les personnes ayant des rapports vaginaux, le seul moyen de prendre la PrEP est la prise en continu.
Si tu es sous hormones (œstrogènes ou testostérone), il n’y a pas d’interactions avec la PrEP.
Pour qui ?
La PrEP s’adresse aux personnes qui ne sont pas infectées par le VIH, qui ne peuvent pas utiliser systématiquement la capote lors de rapports sexuels ou qui ne sont pas en mesure de le faire, et qui sont parmi les plus exposées au VIH. Il s’agit des personnes trans, des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HsH), des usagerEs de drogues par voie intraveineuse (UDI), des travailleurSEs du sexe, des personnes originaires de région à forte prévalence (Afrique subsaharienne, Guyane…) ainsi que toutes les personnes ayant des partenaires sexuels multiples.
Mais tout le monde devrait y avoir accès, sans être entravé ni discriminé, pour atteindre toutes les personnes exposées au VIH. Si tu te poses la question de son intérêt pour toi, n’hésite pas à venir en parler à une association de santé communautaire ou à un médecin en qui tu as confiance, par exemple dans un Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) ou un Centre de Santé Sexuelle d’Approche Communautaire (CSSAC).
Comment y avoir accès ?
Depuis le mois de juin 2021, pour faciliter l’accès à la PrEP, toutE médecin peut faire la première prescription et le renouvellement de l’ordonnance tous les trois mois de la PrEP : en cabinet, en CeGIDD, en centre de santé, à l’hôpital, en établissement médico-social. En accord avec la personne, les consultations de suivi peuvent également avoir lieu en téléconsultation.
Le suivi médical d’une personne sous PrEP comporte un bilan tous les trois mois pour tester le VIH et les IST et pour s’assurer que le traitement est bien toléré.
La PrEP est prise en charge à 100% si tu as la Sécurité sociale ou l’Aide Médicale d’Etat (AME). Elle reste également gratuite pour touTEs dans les CeGIDD.
Quels effets indésirables ?
Tu pourrais rencontrer des effets indésirables mineurs au début du traitement (légères nausées, diarrhées, maux de tête) qui disparaissent en 4 à 8 semaines. Dans les cas les plus rares, la PrEP peut affecter les reins mais ces effets sont réversibles à l’arrêt du traitement. N’hésite pas à en parler lors de ton suivi médical de la PrEP, une surveillance de la fonction rénale est prévue.
La PrEP en injectable, c’est pour bientôt… mais à quel prix ?
Le cabotégravir, une autre molécule, a été évalué avec une phase de démarrage par voie orale pendant un mois puis par injection, une fois tous les deux mois – en comparaison avec une prise quotidienne par voie orale de Truvada®. La forme injectable s’avère plus efficace en particulier à cause des problèmes de suivi lorsque la PrEP est prise par voie orale. L’injectable est aussi plus efficace pour les femmes cis et trans. Le cabotégravir en PrEP injectable est pour l’instant autorisé aux Etats-Unis, nous espérons son déploiement en France au plus vite.
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Plus d’informations sur la PrEP
>> sida-info-service.org/dossier-la-prep/
>> prep-info.fr
>> reactup.fr/prep-etude-prevenir/
Par téléphone
>> Sida Info Service (appel anonyme et gratuit, 24h/24h, 7j/7) : 0 800 840 800