Très présent dans la communauté gay/pédé, le Chemsex est une pratique qui désigne la recherche de plaisirs et de performances sexuels associée à une consommation de certains produits psychoactifs, en particulier ceux de la famille des cathinones et autres nouveaux produits de synthèses, pour le cas de la France. Les modes d’administration sont divers : par voie nasale (sniff), par voie anale (booty bump), par inhalation, par ingestion ou par injection intraveineuse (le slam). Le chemsex se pratique la plupart du temps dans des lieux privés, en milieu festif, à deux ou à plusieurs et les risques de contamination au VIH et au VHC sont très élevés.

Ce que tu dois savoir …

  • La prise répétée et sur de longues périodes (supérieure à 12h) implique une maîtrise de ta consommation et des produits pris à côtes ou en support.
  • Connaître les produits, leurs dosages et leurs interactions avec des traitements, avant toute consommation car chaque substance à ses propriétés propres.
  • Connaître le cadre légal liés à l’usage de stupéfiants et s’informer sur les accompagnements possibles.
  • Avoir un comportement respectueux et responsable, notamment en groupe lors d’un “plan chems”.
  • Le chemsex peut faire rentrer la consommation de produits dans quelque chose d’habituel. Elle peut modifier nos comportements vis-à-vis du sexe et peut créer des comportements addictifs.

Réduire les risques, c’est important !

À chaque produit utilisé correspond des pratiques de réduction des risques (RDR) pour éviter le surdosage et les expériences traumatisantes.

Pour cela :

  • Ne jamais rester/consommer seul.
  • Noter les produits que tu prends et espacer les prises le plus possible.
  • Faire tester les produits avant tes sex party.
  • Éviter les mélanges de différents produits qui peuvent être dévastateurs pour ton corps, ta santé mentale et ta vie sociale.
  • Se faire dépister très souvent au moins tous les trois mois si tu pratiques régulièrement et notamment dans le cadre de certaines pratiques comme le booty bump qui peut être très abrasif.
  • La question du consentement est importante.
  • Les risques d’infections VIH et co-infections à l’hépatite B et C sont très importants. En cas d’injection, bien désinfecter la zone d’injection, bien filtrer les produits et ne pas partager ton matos.
  • Éviter de consommer de multiples produits dépresseurs (Kétamine, GBL/GHB, alcool, benzodiazépine, MXE, opiacés) cela pourrait facilement provoquer des surdoses et des dépressions respiratoires.
  • Appeler immédiatement les secours (Samu : 15 et Pompiers : 18 ou le 112) en cas de perte de connaissance et même dans le doute d’une overdose.

Dépendance physique et/ou psychologique

Pour éviter les mélanges et la prise consécutive de produits, tu peux mettre en place, par exemple, une feuille de consommation ou un tableur Excel. C’est la façon la plus simple d’espacer ta consommation, de la réguler si besoin et de mieux la comprendre pour en parler à un.e professionnel.le de santé. Limiter la consommation d’alcool est aussi hyper important pour éviter les risques de G-hole ou de K-hole. Des pipettes, pour mesurer ses doses de G, et des roule ta paille pour le sniff sont souvent distribuées dans les lieux de santé communautaires et les associations comme Act Up.

L’impact de ces sessions de sexe sous prod peuvent entraîner des conséquences ponctuelles ou durables sur tes relations et ta vie sociale. L’intensité offerte et la possibilité de multiplier les partenaires et les pratiques permettent de dépasser les stigmates ou les barrières en société. Elles rejoignent les multiples possibilités de rencontres via des applis comme Grindr et les milieux festifs.

Consentement

Le consentement peut être altéré dans le cadre du chemsex : emprise, risque de contamination au VIH, VHC et autres IST, désinhibition, viol. Il est important de s’assurer que ton consentement sera respecté pendant un plan chems.

Et n’oublie jamais de rompre le silence, de parler de ta consommation, d’informer ton entourage si tu en as l’occasion.

Si tu es séropositif.ve

  • prends correctement ton traitement (TasP),
  • consulte régulièrement un centre de santé communautaire ou ton médecin traitant dès lors que tu as été en contact ou que tu présentes des symptômes d’IST.

Si tu es séronégatif.ve

  • fais un dépistage tous les trois mois pour le VIH, les hépatites et les IST,
  • informe tes partenaires en cas d’infection,
  • réduis au maximum les risques,
  • prends la PrEP si tu en ressens le besoin,
  • renseigne-toi auprès de ton partenaire sur son statut sérologique et protèges-toi s’il n’est pas sous traitement ou qu’il ne connaît pas son statut,
  • consulte des associations et des professionnels.les de santé communautaires.

Les adresses utiles

>> Les CAARUD (Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques pour les Usagers de Drogue) fournissent du matériel d’injection ou de sniff stériles ainsi que de l’information sur les produits et la réduction des risques.
>> Les CSAPA (Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie) te permettent de consulter gratuitement, d’être suivi et d’être accompagné en cas d’arrêt.
>> Les CeGIDD (Centre Gratuits d’Information, de Dépistage et de Diagnostic) permettent de se faire dépister anonymement et gratuitement du VIH et des autres IST. Mais aussi de se faire prescrire la PrEP ou pour demander un traitement d’urgence post-exposition (TPE).
>> L’association Enipse, en plus d’éditer des brochures de prévention et d’information sur le chemsex, oriente les personnes concernées vers des lieux de prise en charge.
>> Les urgences Samu : à contacter uniquement en cas d’urgence. Tél : 15 (7 jours sur 7 et 24h/24).

Ressources en ligne

Sexosafe.fr : Sexosafe propose une page « Chemsex et slam : comment se protéger ? ».

Fetez-clairs.org : met à ta disposition du matériel de réduction des risques et des flyers à télécharger.

Technoplus.org et son application mobile : pour consulter des flyers dédiés aux produits et à leurs interactions.

Infochemsex : ce groupe d’entraide et d’auto-support mis en place sur Facebook par l’association AIDES permet d’échanger avec d’autres personnes traversant les mêmes expériences.

Autosupport Chemsex (AIDES) sur Telegram : https://t.me/AIDESChemsex

Ligne d’écoute sur WhatsApp Info Chemsex (AIDES) au 07 62 93 22 29, une équipe répond dans les 24h du lundi au vendredi, avec proposition d’entretien téléphonique si besoin.

Chillout Visio Abstinent, tous les jeudis de 18h30 à 19h30 (bit.ly/ChilloutAbstVisio) : Groupe de parole en visio pour les personnes ayant arrêté, souhaitant arrêter ou mettre en pause leur pratique du chemsex.

Drogues Info Service : drogues-info-service.fr / Par téléphone : 0 800 23 13 13, de 8h à 2h, 7 jours sur 7 (appel anonyme et gratuit)