Depuis 35 ans, Act Up-Paris mène des actions pour alerter, interpeller, sensibiliser et informer sur tout ce qui fait le lit de l’épidémie de VIH-SIDA. Nos actions permettent d’attirer l’attention sur de nombreuses défaillances politiques. En matière de prévention et d’accès à l’information, les défaillances sont encore nombreuses et les représentations manquent.
A l’occasion du mois des fiertés, nous lançons notre campagne de prévention JOUIR=VIVRE faite par et pour nous, la communauté LGBTQIA+. Cette nouvelle campagne a pour objectif de visibiliser des outils de prévention efficaces, et parfois méconnus, dans la lutte contre le VIH-SIDA et les autres IST : le dépistage, le TasP, la PrEP et le TPE.
A quelques jours des législatives anticipées où le risque de voir le Rassemblement National entrer au gouvernement est réel, nous réaffirmons à travers cette campagne que nos fiertés et nos adelphités sont politiques au même titre que notre santé. Jouir de ses droits, jouir de sa santé, jouir de plaisir, jouir pour mieux vivre sa sexualité, oser et ne plus avoir honte, plus que jamais.
Ces dernières années, les campagnes de prévention sur le VIH-SIDA ont peu à peu disparu. Les budgets qui permettaient de les financer ont baissé et les établissements qui pilotaient des campagnes ont fusionné. Nous devons entre autres cette situation à la loi Santé de 2016 qui a amené la création de Santé publique France. 8 ans après, nous cherchons encore les campagnes sur la PrEP, sur la possibilité de se faire dépister en labo de ville et sur la gratuité des capotes en pharmacie pour les moins de 26 ans.
Sur nos tables de prévention, il n’est pas rare qu’on nous demande pourquoi il n’y a plus de campagnes. La situation est devenue paradoxale : la population s’estime bien informée sur la transmission du VIH mais pas sur les outils qui permettent de s’en protéger, la capote étant le seul outil identifié. Les avancées de la recherche sur le VIH, et notamment concernant les traitements des personnes vivant avec le VIH, sont encore mal connues.
Pourtant, ce sont les campagnes qui font le lien entre les outils d’information, les outils de prévention et les structures de santé.
Aujourd’hui, l’épidémie touche en grande partie les personnes migrantes et/ou sans-papiers, les usagers de drogues, les travailleurSEs du sexe, les personnes LGBTQIA+, les personnes les plus vulnérabilisées par des politiques autoritaires et répressives. Les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) sont encore particulièrement exposés au VIH. Ils représentaient 41 % des nouvelles contaminations en 2022. Nous savons aussi que les femmes trans sont encore plus fortement touchées par le VIH que les HSH. Sans oublier les jeunes de moins de 25 ans qui doivent faire l’objet d’une attention spécifique puisque qu’ils représentent 14 % des découvertes de séropositivité en 2022. Les discriminations et les violences fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre entravent l’accès à la prévention, au dépistage, aux soins et font le lit de l’épidémie de VIH-SIDA.
Pour notre campagne, nous avons fait le choix de rassembler les regards de plusieurs artistes engagéEs parce que nous avons besoin de représentations qui nous ressemblent et parce que l’art tient une place importante dans la mobilisation d’Act Up depuis 35 ans. Nous avons co-construit cette campagne avec Elsa Aloisio, Romy Alizée, Smith, Nicholas Clary Bournat et Iris van der Tol. Les 4 capsules de la campagne seront visibles sur notre chaîne YouTube et dans plusieurs salles de cinéma.
Face aux offensives LGBTQIAphobes et aux attaques répétées de l’extrême-droite contre nos droits et nos vies, il est important de riposter avec des campagnes faites par et pour nous.
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ACT UP-PARIS
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Marc-Antoine Bartoli : mabartoli@actupparis.org / prevention@actupparis.org