le temps d’une Gay Pride – 10 ans
Une expo, des soirées, une gay pride plutôt colorée, de la joie et de l'amour... nous étions/sommes très contents. Act Up-Paris a maintenant 10 ans et quelques semaines et retourne au boulot.
Une expo, des soirées, une gay pride plutôt colorée, de la joie et de l'amour... nous étions/sommes très contents. Act Up-Paris a maintenant 10 ans et quelques semaines et retourne au boulot.
Act up-Paris fête ses 10 ans
Il y a dix ans, naissait l'association Act Up-Paris lors de la Lesbian and Gay Pride. Depuis sa naissance, Act Up-Paris ne cesse de mener de front le combat contre le sida en défendant toutes les populations touchées par l'épidémie. Nous nous efforçons de dénoncer les discriminations dont font l'objet les personnes séropositives ou atteintes du sida, les toxicomanes, les homosexuel(le)s, les prostitué(e)s et les étranger(e)s.
Selon l'écrivain américain David Feinberg (mort, aujourd'hui, mais vous pouvez lire son fantastique livre Queer & Loathing - Viking), le cynisme arrive après 8 mois de réunion à Act Up. C'est une statistique comme une autre et je suis prêt à croire qu'elle s'applique à tout le monde. Alors comment expliquer que certains parmi nous sont à Act Up depuis tant d'années ?
Souvent, on nous demande quelle fut la plus belle action d'Act Up. Le jour où l'on ferma le laboratoire d'analyses D'Artois qui pratiquait des tests de dépistage au rabais? Cette autre fois où l'on couvrit de cendres les petits fours d'un pince-fesses de l'UAP qui n'assurait pas les séropositifs ? Un matin où l'on partit à plusieurs camionnettes bloquer l'accès des usines de production des laboratoires Glaxo qui refusaient de mettre à disposition en quantité suffisante un médicament indispensable à certains malades ? La fois où l'on prit d'assaut la préfecture de Melun, parce que le commissariat voisin maintenait dans ses caves un centre de rétention illégal aux conditions sanitaires déplorables ? Ce 1er décembre où l'on enfila presque par surprise une capote sur l'obélisque ? La journée où l'on mit sens-dessus-dessous les bureaux de feue l'Agence Française de Lutte contre le Sida, qui s'obstinait à justifier la nullité des campagnes de prévention par son manque de moyens et de marge de man uvre ? Cette messe de la Toussaint à Notre-Dame dont on empêcha le déroulement parce que les évêques de France avaient déclaré que la capote favorisaient « paradoxalement » l'extension de l'épidémie ?