Edito
Ce n'est pas la première fois qu'Act Up s'affronte à des lois - des lois en vigueur ou des lois en projet. Il y a six ans, nous faisions déjà obstacle à deux amendements au Code pénal visant à criminaliser la transmission du VIH. Depuis sa création, la commission toxicomanie d'Act Up butte sur la loi de 1970 qui, parce qu'elle réprime les usagers de drogues, les détourne à la fois des moyens de prévention et d'un accès équitable aux soins. Et nous nous sommes battus pendant des années pour que les étrangers atteints de pathologies graves soient réputés inexpulsables. Nous y sommes parvenus in extremis, en faisant admettre aux parlementaires la nécessité d'amender dans ce sens la loi Debré. Encore cet amendement était-il incomplet. Et si sa nouvelle mouture, dans le projet Chevènement, l'améliore en concédant enfin aux malades étrangers des droits sociaux élémentaires, il faut croire que ces modifications ne vont pas de soi pour tout le monde. Dans une récente émission de La Marche du siècle, Alain Madelin s'offusquait, sans provoquer le moindre remous chez ses interlocuteurs, de ce que l'on puisse aujourd'hui "tirer avantage" du sida.