Allègement thérapeutique : Durban, ou la revanche des captifs.
Paradoxe : si la conférence de Durban représente indéniablement un succès politique pour tous ceux qui se battent afin d'améliorer l'accès des malades du Sud aux traitements disponibles, elle marque aussi, au Nord, la fin d'une période d'avancée thérapeutique dont les trithérapies furent l'emblème. Plus personne ne peut ignorer, désormais, que des pays du Sud sont prêts à produire des traitements, massivement et à meilleur marché les laboratoires occidentaux en frémissent encore, et leurs maigres concessions en matière de prix, même si elles sont très loin du compte, n'en ont pas moins l'allure réjouissante d'une réaction de panique. Mais cette modification spectaculaire des rapports de force économiques au niveau international contraste avec la pauvreté des progrès de la recherche : l'autre leçon de Durban, c'est qu'il n'y a pas, aujourd'hui, de perspective alternative en matière pharmaceutique.