Un été à Paris
C'est le début de l'été, on a rangé les pancartes de la Gay Pride, et on se dite, enfin les vacances ... On va pouvoir souffler un peu, redécorer le local, ranger son bureau, etc. Naïfs ...
C'est le début de l'été, on a rangé les pancartes de la Gay Pride, et on se dite, enfin les vacances ... On va pouvoir souffler un peu, redécorer le local, ranger son bureau, etc. Naïfs ...
Au mois de juillet une pétition demandant la libération de Maurice Papon pour raison « médicale et humaniste » était remise au président de la République, signée entre autres par deux anciens Premiers ministres (MM. Barre et Mesmer). On croit rêver. Dans la nuit 7 au 8 juin 2001, Monsieur R. C. est mort incarcéré au centre de détention d'Eysses des suites d'un cancer, sans que quiconque s'en soit ému. Depuis trop longtemps des détenus meurent en prison, du sida ou d'autres pathologies graves, sans qu'aucun membre de l'exécutif français ou de l'Administration Pénitentiaire semble s'en émouvoir.
52 hommes, pour la plupart homosexuels, sont actuellement jugés en Egypte sur la simple allégation de leur orientation sexuelle. Arrêtés le 10 mai dernier et détenus depuis cette date, ils ont été déférés le 18 juillet devant la Haute Cour de sûretés, juridiction d'exception - il est, notamment, impossible de faire appel de ses décisions. Les chefs d'accusation (comportement obscène entre hommes, offense à la religion pour deux d'entre eux) n'ont qu'un objectif : réprimer l'homosexualité réelle ou supposée de ces 52 personnes pour en faire un exemple auprès de tous les homosexuels égyptiens. Bref, il s'agit de faire de l'homosexualité un délit.
Cet été la MILDT, en partenariat avec le CFES (Comité Français pour l'Education à la Santé), diffusait une campagne d'information destinée à sensibiliser les « adultes » aux problèmes de drogues des « enfants ». Sous le prétexte d'un dialogue bienfaiteur, le slogan annonce aux premiers « il n'y a pas de meilleure influence que la vôtre ». Déclinée en quatre affiches, la campagne leur propose de déchiffrer les signes de consommation de psychotropes chez les « jeunes », avec mise en garde des parents inconscients vis-à-vis des « risques de l'usage de drogues ».
Cette année l'IAS (International Aids Society) a lancé un nouveau rendez-vous international : la première IAS Conference on HIV Pathogenesis and Treatment a eu lieu à Buenos-Aires, du 8 au 11 juillet dernier. Une conférence de plus, se diront certains... Et pourtant... Echanges de données, ouverture aux non scientifiques, aux chercheurs étrangers, l'ambiance tranchait nettement par rapport aux conférences scientifiques habituelles, notamment celles organisées aux Etats Unis. Pedro Cahn, professeur et chercheur argentin, président de la conférence avait bien fait les choses. La « communidad » avait même son lieu de rencontre au sein de la conférence avec traduction simultanée en espagnol.
Le 11 juillet dernier, 20 militants d'Act Up-Paris faisaient en un die-in dans les locaux de l'hôpital de Gonesse (Val d'Oise, 95). Depuis un an, en effet, le service VIH de l'hôpital refuse d'intégrer de nouveaux patients. Des malades s'y sont vu refuser des soins et sont orientés vers d'autres structures, sans assurance de pouvoir s'y faire suivre.
Depuis juillet 2001, une Autorisation Temporaire d'Utilisation (ATU) nominative permet aux patients infectés par le virus de l'hépatite B (VHB) de disposer enfin d'une molécule qui contrôle les souches virales mutantes, résistantes au traitement par la lamivudine (Zeffix® pour les personnes monoinfectées par le VHB, Epivir® pour les patients coinfectés VIH/VHB). Cette molécule est produite par le laboratoire Gilead. C'est l'Adefovir Dipivoxil 10mg.
La campagne de prévention du VIH/sida prévue pour juillet 2001 a été censurée par Lionel jospin et son administration, le Service d'Information du Gouvernement (SIG), sous les pressions de la ministre déléguée a la famille et à l'enfance, Ségolène Royal. Cette campagne aurait le tort, selon eux, de présenter sous un jour trop cru diverses sexualités. Bernard Kouchner, ministre délégué a la santé, et son administration, la Direction Générale de la Santé, n'ont pas pu ou voulu défendre leur campagne. Cette décision a évidemment été prise sans consulter les associations. En réaction à cette censure Act Up-Paris a zappé, le matin de la Gay Pride, le SIG.
Manifester à Gênes fut pour nous une évidence.
Nous devions être présents au sein du mouvement de contestation internationale quand le G8 inscrivait pour la première fois à son agenda la question du sida.
Les gouvernements de l'ensemble des pays du monde se retrouvaient du 25 au 27 juin à New York afin d'adopter une déclaration commune d'engagement à lutter « vraiment » contre le sida.