Au début du mois de juillet se déroulait la deuxième conférence internationale de sciences sociales sur le VIH à Paris, deux ans après la première conférence de Durban.
Au début du mois de juillet se déroulait la deuxième conférence internationale de sciences sociales sur le VIH à Paris, deux ans après la première conférence de Durban.
Retour sur la conférence sciences sociales et VIH de Paris
Au début du mois de juillet se déroulait la deuxième conférence internationale de sciences sociales sur le VIH à Paris, deux ans après la première conférence de Durban. Dans sa conférence inaugurale, l'anthropologue et médecin Didier Fassin revenait sur l'importance des sciences de l'homme et de la société dans la lutte contre la maladie. Le sida a profondément changé les sociétés humaines, et a durablement modifié le rapport des individus à l'intimité, à la sexualité et aux politiques de santé. Mais à quoi bon s'intéresser à ces aspects de la maladie ? Pourquoi ne pas confier le seul « traitement » scientifique de la maladie aux médecins ? Les sciences sociales permettent, selon Didier Fassin, de percevoir les limites de nos certitudes, de les « déstabiliser », et ainsi de faire évoluer la recherche en lien avec les attentes des populations concernées. Par exemple, des études ont montré, dans le contexte carcéral, que le principal frein au traitement n'était pas uniquement l'accès difficile aux molécules, mais également le stigmate associé à la maladie, et qu'il fallait donc élaborer des stratégies de distribution des molécules moins stigmatisantes. De même, en prévention, l'idée de proposer des traitements préventifs aux personnes ayant une sexualité à haut risques se heurte à la faisabilité de la stratégie ; les implications sociales de la prise d'un traitement chez un séronégatif n'étant pas réellement abordées par les médecins.