Aujourd’hui, vendredi 13 juillet, le Réseau Thaïlandais des Séropositifs et Act Up-Paris ont invité le PDG des laboratoires Abbott, Miles White, à une réunion de conciliation avec un représentant du gouvernement thaï le 23 juillet 2007, en marge de la conférence mondiale sur le sida qui se tient à Sydney. Cette rencontre offrira au laboratoire une occasion de sortir de la crise dans laquelle il s’est enferré depuis qu’il a annoncé contre les malades thaïlandais le blocus d’un médicament anti-sida vital, puis une action financière en justice contre l’association de malades français qui a organisé l’action internet de protestation anti-Abbott du 26 avril.
Le 14 février 2007, Abbott avait annoncé que, jusqu’à ce que le gouvernement Thai ne lui garantisse un monopole de long terme sur les ventes de l’antirétroviral Aluvia, Abbott procéderait à un blocus immédiat sur la distribution de ce médicament vital pour tous les malades du sida thaïlandais.
Le 23 mai, Abbott, qui pèse 22 milliards de dollars de chiffre d’affaires, a annoncé avoir embauché le plus grand cabinet d’avocats du monde, Baker&McKenzie, pour traîner en justice l’association de malades Act Up-Paris, au titre de la cyber-manifestation internationale organisée le 26 avril sur le site web d’Abbott en protestation contre la privation d’Aluvia perpétrée par Abbott contre les thaïlandais.
Le blocus d’Abbott a déjà des conséquences terribles sur la vie des malades thaïlandais, et de nombreux médias grand public et financier commencent à en parler (voir par exemple l’article de Reuters du 22 mai). Pour Abbott, ces représailles contre les malades du sida thaïlandais et français se transforment maintenant en un désastre de relations publiques, qui a pour résultat d’entacher davantage encore la réputation de l’industrie pharmaceutique dans son ensemble (voir les commentaires de GlaxoSmithKline dans le Wall Street Journal du 18 juin).
Après avoir abordé avec le directeur des relations publiques des laboratoires Abbott, M. Dirk Van Eeden, la nécessité d’une levée immédiate du blocus contre les malades thailandais, Act Up-Paris a pu constater que M. Van Eeden est parfaitement conscient des effets désastreux que ces agissements causent à l’image du laboratoire, mais que seul le PDG, M. Miles White, possède l’autorité nécessaire pour revenir sur sa décision de priver les malades thaïlandais du sida de médicaments vitaux.
C’est pourquoi le Réseau Thaïlandais des Séropositifs et Act Up-Paris appellent le PDG d’Abbott à confirmer publiquement sa disposition à participer, le 23 juillet prochain durant la conférence mondiale sur le sida, à une réunion de conciliation avec un représentant du gouvernement thaïlandais, dans le but parvenir à une solution honorable pour sortir de la crise actuelle, qui indigne profondément tous les acteurs de la lutte mondiale contre le sida.