roche tue impunément
A force de répéter la même chose, peut-être arriverons-nous à obtenir des laboratoires qu'ils nous écoutent enfin, qu'ils satisfassent à nos demandes, qu'ils adoptent un comportement éthique pour l'accès aux médicaments.
A force de répéter la même chose, peut-être arriverons-nous à obtenir des laboratoires qu'ils nous écoutent enfin, qu'ils satisfassent à nos demandes, qu'ils adoptent un comportement éthique pour l'accès aux médicaments.
Aujourd'hui comme hier, 40 malades bloquent l'accès au siège du laboratoire Roche à Neuilly-sur-Seine. Dès l'arrivée des salariés l'entrée a été de nouveau cadenassée et la façade aspergée de sang pour dénoncer l'acte meurtrier dont se sont rendus coupables les responsables de Roche. Hier, Les dirigeants de Roche ont refusé de nous parler et d'affronter ainsi les conséquences de leur décision criminelle. Persistant dans leur mépris pour la vie humaine, nous restons donc mobilisés.
L'industrie pharmaceutique est la plus rentable au monde, et l'une des plus riches. Pour mieux comprendre le rapport de force qui existe entre cette industrie et les gouvernements africains, il suffit de comparer le poids économique de ces entreprises avec celui des Etats qui tentent de lutter contre leur pouvoir absolu.
Depuis bientôt deux ans, la situation des malades du sida en échappement thérapeutique est particulièrement inquiétante. Plusieurs laboratoires pharmaceutiques ont développé de nouvelles molécules dont l'efficacité a été démontrée, mais ils refusent de les mettre à la disposition de tous ceux qui en ont besoin et n'acceptent, dans le meilleur des cas, de les dispenser qu'au compte goutte. Parmi eux, Roche qui produit le T20.
Quand Act Up-Paris a lancé sa campagne “Guerre aux labos” il y a un an, certaines compagnies pharmaceutiques sont tombées des nues. Pourquoi tant de haine ? Les raisons sont nombreuses, mais en voici au moins une : l'industrie diffère l'accès à de nouveaux traitements, vitaux pour une partie des malades en échappement thérapeutique. Malgré ses velléités de séduction des associations de malades (prépondérance du marketing, etc.), l'obsession de réduire l'accès pré-AMM à ses produits l'emporte, et les malades sont finalement perdants.
La veille du 1er décembre dernier, Act Up-Paris zappait les laboratoires Roche pour dénoncer leur dernière campagne publicitaire. La campagne est immédiatement stoppée. Trois mois plus tard, le directeur médical VIH de Roche nous explique à quel point il comprend notre réaction - lui-même en désaccord avec la campagne : « C'est un argument pour des médecins de ville, pas pour des malades »...
Pourquoi ? Roche-Trimeris refuse de mettre rapidement à disposition des malades en impasse thérapeutique le T20 (enfuvirtide), un inhibiteur de la fusion (nouvelle classe de médicaments). De même ce laboratoire refuse de collaborer avec les agences sanitaires pour lancer au plus vite des essais thérapeutiques de sauvetage associant différentes nouvelles molécules de différents laboratoires. Comment ? [...]
Chacun de ces quatre laboratoires développe actuellement une nouvelle molécule antivirale (Pharmacia & Upjohn : tipranavir, Abbott : ABT 378[[ Lopinavir/r, commercialisé sous le nom de Kalétra®.]], Trimeris distribué en Europe par Roche : T20, Gilead distribué en Europe par NexStar : Ténofovir).
Aujourd'hui, mardi 30 novembre à 10H00, une quinzaine de militants d'Act Up-Paris se sont rendus au siège du Laboratoire Roche à Neuilly (92).