Schering plough ou le mépris
Depuis deux mois, les associations ont entamé un bras de fer avec Schering Plough afin de modifier les critères d'inclusion de leur essai sur une nouvelle molécule prometteuse : le SCH-D.
Depuis deux mois, les associations ont entamé un bras de fer avec Schering Plough afin de modifier les critères d'inclusion de leur essai sur une nouvelle molécule prometteuse : le SCH-D.
Chantage et illégitimité
Vers une reconnaissance des effets secondaires des traitements anti VHC.
Aujourd'hui, 14 octobre 2002, une vingtaine de militants d'Act Up-Paris ont investi les locaux de Schering-Plough à Levallois-Perret pour dénoncer le mépris du laboratoire vis-à-vis des patients co-infectés au VIH / sida et à l'hépatite C.
Aujourd'hui en France, 40 % des personnes séropositives au VIH sont atteintes d'une hépatite virale (B, C, ou D) et toutes peuvent à un moment de leur infection nécessiter une prescription d'interféron pégylé. Parmi ces personnes coinfectées, environ 30.000 sont infectées par le VIH et le VHC, et sont susceptibles d'être traitées par une bithérapie spécifique d'interferon pégylé et de ribavirine.
Deux ans avant son autorisation de mise sur le marché (AMM), le laboratoire Schering Plough vantait déjà sur toute la planète l'arrivée de son traitement miracle contre l'hépatite C : le PEG interféron. De grandes opérations marketing vers les médecins et les hépatologues ont été mises en place afin de garantir une juteuse opération financière, sans précédent dans l'industrie pharmaceutique. En effet, nous ne faisons face aujourd'hui qu'aux premières conséquences de l'épidémie d'hépatite C. En France, selon le Ministère de la Santé, il y aurait eu environ 5 000 morts en l'an 2000.
Aujourd'hui 6 novembre, 40 militants d'Act Up-Paris se sont rendus à l'usine de Hérouville Saint Clair (banlieue nord de Caen) et bloquent depuis 7 h du matin, toute la production ainsi que l'accès à l'unité de fabrication des médicaments du laboratoire.
Depuis 1996, Schering Plough prospère en France grâce au marché que lui offre la prohibition des drogues : 150 000 à 200 000 usagers de drogues par voie intraveineuse constituent le réservoir d'utilisateurs potentiels de ses produits. 30% d'entre eux ont été contaminés par le VIH, et 70% par le virus de l'hépatite C, à la faveur de la précarité imposée par la clandestinité. Près de 60 000 d'autre part sont sous traitement de substitution, très souvent contraints de recourir à ces programmes pour échapper à l'insécurité d'un marché clandestin et aux prix exorbitants des produits qui y circulent. Véritable manne que ce marché captif pour un laboratoire qui développe sa stratégie commerciale dans le cynisme et le plus pur mépris de la santé de ses clients.
En ce moment-même, le laboratoire Schering-Plough manoeuvre pour obtenir l'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) du Rebetron, un pack de deux médicaments contre l'hépatite C : l'interféron (Introna), sous forme injectable ; et la ribavérine, (Rebetol), sous forme de cachets.
Jeudi 2 juillet, vers 15 heures, une quinzaine de militants d'Act Up-Paris ont occupé le stand de Schering-Plough.