Toxiques et fiers de l’être ?!
Fabrice Olivet, président d'Asud, raconte la relation passionnelle et passionnante entre Act Up et l'association des usagers de drogue.
Fabrice Olivet, président d'Asud, raconte la relation passionnelle et passionnante entre Act Up et l'association des usagers de drogue.
Ce n'est pas en emprisonnant les usagèrEs qu'on luttera contre les drogues. Act Up-Paris défend une approche dépassionnée et des actions innovantes comme l'ouverture de salles de conso ou la délivrance d'héroïne médicalisée.
Hier, lors d'une visite du quartier de la gare de Saint-Denis (93), le Ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux était pris à parti par les habitants et les commerçants. Ceux-ci n'en peuvent plus de « voir les crackers déambuler et consommer » devant leur vitrine ou leur habitation et de voir les « dealers opérer en toute impunité ». Il réclament le « droit à une vie normal ». Brice Hortefeux a promis d'envoyer un bataillon de policiers pour « chasser les trafiquants » de ce quartier et « résoudre le problème ».
En matière de Réduction Des Risques pour les usagerEs de drogues, le retard des institutions françaises a bloqué le travail des associations d’auto-support et entraîné la contamination au VIH ou aux hépatites virales de milliers de consommateurRICEs de stupéfiants. Le Collectif du 19 mai a remis ce sujet à l’ordre du jour.
AIDES, Act Up-Paris, l’AFR et Sidaction dénoncent l’absence d’un représentant de la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et les Toxicomanies (MILDT) à la rencontre sur l’échange de seringues en prison, organisée le 25 juin par Sidaction.
Le slogan choisi par Act Up-Paris pour la manifestation du 1er décembre 1997 (voir ci-dessus), est explicite. En effet, des textes légaux ou réglementaires condamnent certaines personnes à la clandestinité, et les exposent ainsi à plus de risques sanitaires, dont ceux liés au VIH ou aux hépatites virales.
Ecoutons les pourfendeurs du «dogme de la capote». Ils prétendent s’adresser au pédé qui a abandonné la capote en lui envoyant un message préventif «individualisé», lequel tiendrait compte de ses pratiques. Qu’en est-il vraiment ?
Aujourd’hui la réduction des risques liés à l’usage de drogues connaît une inquiétante évolution. D’un côté, un secteur spécialisé toujours plus réactif, organisé, inventif, capable de suivre avec une grande finesse l’évolution des pratiques de consommation ; de l’autre - autant dire dans le reste du monde ? - une régression parfois sidérante, jusque dans les services hospitaliers spécialisés dans le suivi VIH.
Le 15 octobre prochain se tiendra pour la 4ème fois, les Etats généraux des usagerEs de substances, licites et illicites. Cette journée est l’occasion de prendre le temps de parler des pratiques. L’éducation à la santé en matière de drogues a-t-elle un sens ? S’agit-il de prévenir l’usage, de réduire les risques ou d’apprendre à se droguer ?
Hier, à New York, dans le cadre de la réunion de haut niveau sur le VIH/sida se déroulant aux Nations Unies, des activistes d'Act Up-Paris ont participé à une action organisée à l'appel des associations de lutte contre le sida et de défense des droits humains, devant la mission de Thaïlande, 351 East 52nd Street. Les participantEs avaient apporté des centaines de seringues propres pour demander qu'elles soient distribuées en Thaïlande et pour interpeller le gouvernement thaïlandais sur son souhait de raviver la guerre aux usagerEs de drogues, mis en place par le gouvernement de Thaksin.