Essai randomisé de non infériorité comparant une stratégie de maintien des antirétroviraux en cours à une stratégie de substitution de l’enfuvirtide par un inhibiteur de l’intégrase raltégravir chez des séropositifs ayant une charge virale inférieure à 400 copies/mL.
Qui peut participer à cet essai ?
170 personnes ayant reçu de 3 classes d’antirétroviraux (INTI, INNTI, IP) et ayant des résistances à chacune de ces classes, traitées par une association inchangée depuis au moins 3 mois, comprenant de l’enfuvirtide. La charge virale doit être inférieure à 400 copies/mL depuis 3 mois. Les femmes doivent avoir une contraception très efficace, car les effets du raltégravir sur la femme enceinte et le fœtus ne sont pas connus.
Quel est l’objectif de l’essai ?
L’objectif principal est de comparer dans les 2 groupes de l’essai la proportion de personnes présentant un échec virologique entre l’inclusion et la semaine 24 (S24).
Les objectifs secondaires concernent la tolérance clinique et biologique, la qualité de vie et l’observance, l’étude de la restauration immunitaire, des interactions pharmacocinétiques entre le raltégravir, le darunavir, le tipranavir et l’enfuvirtide, le profil des mutations de résistance virales en cas d’échec comparé au profil de mutations archivées dans l’ADN VIH à J0.
Une sous étude de 10 personnes est prévue pour étudier la pharmacocinétique du raltégravir dans le compartiment génital masculin, avec quantification de la charge virale. Une étude pharmacologique concernera 20 personnes.
Quels sont les critères d’évaluation ?
Le critère principal est l’échec virologique défini par une charge virale plasmatique supérieure ou égale à 400 copies/mL sur deux prélèvements consécutifs à 15 jours d’intervalle. Mais seront également pris en compte la proportion et le délai d’abandon de la stratégie de traitement, la proportion de personnes ayant une charge virale inférieure à 50 et 400 copies /mL, la numération de CD4, de CD8 et des cytokines intra-cellulaires. Dans le liquide séminal, un dosage du raltégravir et de l’ARN VIH seront effectués.
Comment se déroule l’essai ?
L’essai se déroule dans 44 centres. Le suivi est de 48 semaines pour chaque participant. A l’inclusion les participants sont répartis en deux groupes de 85 chacun.
– Groupe « maintien », poursuite du traitement avec enfuvirtide (Fuzéon®) jusqu’à la 24ème semaine ; ensuite et en cas de succès virologique (charge virale inférieure à 400 copies /mL) accès au raltégravir (Isentress®).
– Groupe « substitution », interruption dès l’entrée dans l’essai, l’enfuvirtide (Fuzéon®) sera remplacé par le raltégravir (Isentress®) en 1 comprimé de 400 mg deux fois par jour avec ou sans repas. Les autres antirétroviraux du traitement en cours sont maintenus.
Les participants rempliront un auto-questionnaire d’observance et de qualité de vie.
Notre avis
Bien qu’il soit efficace, le Fuzéon® associé à un traitement au long cours, finit par être difficile à supporter en raison de la contrainte que représentent les injections sous-cutanées 2 fois par jour. Simplifier ce traitement, en remplaçant le Fuzéon® par une autre molécule active par voie orale, tout en gardant son efficacité, peut s’avérer essentiel. Il semble que le raltégravir, nouvelle classe d’antirétroviral (anti-intégrase) puisse avoir cette possibilité. De même, dans cette perspective, les participants du groupe « maintien » pourront en bénéficier, à partir de la 24ème semaine, si la charge virale reste inférieure à 50 copies/mL. A la fin de l’essai, si le succès virologique est confirmé, l’accès au raltégravir sera possible jusqu’à sa commercialisation. C’est là l’intérêt de cette étude.
Qui contacter pour rentrer dans cet essai ?
– Investigatrice principale : Dr de Castro, Hôpital St Louis, Paris X, Tel : 01 42 49 46 83
– Permanence d’Act Up : mardi, mercredi, jeudi, de 9h à 13h au 01 49 29 44 82