Le pape Benoît XVI est en visite officielle à Paris ces 12 et 13 septembre. Act Up-Paris dénonce l’accueil ainsi réservé au représentant d’une Église catholique réactionnaire qui, en discréditant le préservatif au profit de l’abstinence et la fidélité, se rend complice de la propagation de l’épidémie de sida.
Pas de tapis rouge pour les homophobes
Pour Benoît XVI, les libertés civiles des homosexuelLEs peuvent être « légitimement limitées pour cause d’un comportement extérieur objectivement désordonné ». Les discours, pratiques et législations homophobes qu’inspirent le Vatican ont un impact direct sur l’estime de soi des individus concernés, peuvent mener à des pratiques sexuelles à risque et constituent des entraves à la prévention. Les discours de Benoît XVI, sources de discriminations pour les LGBT (Lesbiennes, Gais, Bis, Trans), font le jeu de l’épidémie de VIH/sida.
Pas de tapis rouge pour les adversaires du préservatif
Pour Benoît XVI, « seul le mariage peut permettre une pratique sexuelle moralement correcte ; chercher à prévenir la propagation du sida par l’usage du préservatif revient à faciliter le mal ».
Notamment en Afrique subsaharienne (1,9 millions de nouvelles contaminations en 2007 [[Voir [chiffres ONUSIDA 2007 ->
http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/NEWSFRENCH/0,,contentMDK:21568302 pagePK:64257043 piPK:437376 theSitePK:1074931,00.html]
]]), le couple est le premier lieu de transmission du VIH. La promotion de l’abstinence et de la fidélité est donc tout sauf la panacée à l’épidémie de VIH, comme le prétend le Vatican. Le préservatif est aujourd’hui le seul moyen de prévention efficace contre le VIH/sida. Ce qui n’empêche pas l’Église catholique de continuer à réprouver son utilisation.
Au regard de la grande influence des positions de l’Église catholique dans de nombreux pays (en particulier en Amérique du Sud et en Afrique ou à l’est de l’Europe – où les taux de prévalence sont de surcroît souvent élevés), tenir ces discours [[
dont l’inefficacité est prouvée
]] pour de la prévention est criminel.
Le Vatican contre le sida ?
Une veillée de jeunes catholiques aura lieu le vendredi 12 septembre sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris – lieu que, n’en déplaise à l’évêché et à Bertrand Delanoë, nous continuons à refuser de dénommer « Place Jean-Paul II ». Les jeunes représentent aujourd’hui 40% des nouvelles contaminations par le VIH. Act Up-Paris demande donc qu’une distribution publique de gel et de préservatifs masculins et féminins soit effectuée par l’Église catholique pendant cette veillée, pour preuve de l’engagement que prétend avoir le Vatican contre le sida.
De même nous attendons de Benoît XVI qu’il appelle à ce que soient installés des distributeurs de préservatifs dans les écoles catholiques privées et que Nicolas Sarkozy somme les responsables de ces établissements de le faire.
Et enfin, que l’Église arrête de parasiter des programmes de lutte contre le sida menés dans les pays du sud en imposant à la place de la promotion du préservatif des campagnes sur l’abstinence et la fidélité. Par exemple, le programme de lutte contre le sida américain PEPFAR finance de très nombreuses campagnes de « prévention » par l’abstinence, et ce, sous l’influence du Vatican.
En attendant, l’Église catholique est complice d’une épidémie responsable de 8000 morts par jour. Son chef est reçu avec honneurs et à grands frais par l’État français.
Act Up-Paris participera à la manifestation organisée contre la venue du pape à Paris ce vendredi 12 septembre à 18h30, M° Filles du Calvaire, à l’appel du collectif « Remballe ton pape ».