Mercredi 23 juin, des militantEs d’Act Up-Paris ont manifesté devant le siège du laboratoire Bristol Myers Squibb (BMS) pour dénoncer la délocalisation d’une de leurs usines conduisant à une rupture de traitements pour plus de 7 000 enfants des pays du Sud.
À la suite de cette action, BMS rappelle sur son site internet que son « engagement » ne se serait « jamais démenti » pour « aider les patients qui en ont besoin à avoir accès à leurs médicaments ». BMS tente de nous faire croire, à coup de communications évasives qu’il a tout fait pour mettre en place un plan de restructuration adaptée. En réalité :
BMS se fout des conséquences d’une demande tardive d’inspection à l’AfSSaPS :
L’homologation du Videx®, et par conséquent son accès, qui sera désormais produit aux États-Unis par BMS dépend en effet de l’inspection de l’usine par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSaPS). Et c’est au laboratoire de déposer un dossier permettant l’inspection du site de production dans des délais adaptés, pour éviter tout risque de rupture. BMS a annoncé son plan de restructuration d’usine en 2008 et a « immédiatement mobilisé » ses « équipes en interne » et ses « partenaires externes afin d’éviter toute rupture d’approvisionnement ». Une mobilisation complètement nulle, puisque c’est seulement le 8 juin 2010 que le laboratoire s’est préoccupé de déposer le dossier auprès de l’AFSSaPS, mettant ainsi en danger l’accès aux traitements pour 7 000 enfants.
BMS dit avoir un « engagement qui ne s’est jamais démenti »
– Pas auprès des malades en tout cas et surtout pas en ce qui concerne les traitements pédiatriques, que ce soit pour le Videx® aujourd’hui ou pour l’arrêt de production du Sustiva® pédiatrique en 2008.
– Pas auprès d’UNITAID, principal bailleur de traitements pédiatriques dans les pays en développement. En effet, si le laboratoire prend « très au sérieux les inquiétudes d’UNITAID » il ne daigne pourtant pas leur répondre.
– Pas auprès de ses 160 salariéEs de l’usine de Meymac que BMS a éjectéEs et maintenuEs dans l’ignorance. Ni des autres, concernéEs par le plan de restructuration mondiale de BMS qui prévoit près de 4 000 licenciements à venir.
En considérant tout cela, ce qui ne s’est jamais « démenti » chez BMS, ce n’est pas son engagement, c’est son mépris pour les malades du sida.
Rappelons à Monsieur Gallet, vice-président de la communication, que s’adresser aux militantEs d’Act Up-Paris qui font un die in pour symboliser les mortEs du sida, et leur dire : « alors on fait un petit malaise ? » montre à quel point il se fout des malades du sida et combien il les méprise.
Si l’engagement de BMS est dévoué à une cause, ce n’est certainement pas le sida.