Mercredi, des activistes ont manifesté pour dénoncer la politique actuelle de la commission européenne en matière d’accès aux médicaments.
Une centaine de militantEs dont Act Up-Paris, Health GAP, DNP+ (Delhi Network of people living with HIV) ont d’abord manifesté dans les allées de la conférence, et bloqué le stand de la commission européenne, avec des slogans tels que « l’Union Européenne saisi les médicaments, nous saisissons la commission européenne ». Plus tard, lors du satellite organisé par la commission européenne, les militantEs ont à nouveau interrompu le discours de Patrick Ravaillard, représentant de la DG Trade. Ils ont pris la parole et lu un discours (voir ci-dessous), avant de chanter une chanson pour ridiculiser la commission, véritable marionnette de l’industrie pharmaceutique. Vidéo ci-dessous : vidéo du zap du satellite de la Commission Europénne La commission européenne négocie en effet des accords de libres échanges avec l’Inde, premier producteur de médicaments génériques à bas prix au monde (70% des médicaments génériques produits sont fabriqués en Inde.). Ces accords entendent renforcer les standards de « propriété intellectuelle », prolonger la durée des monopoles des détenteurs de brevets. Par exemple, au Guatemala, l’introduction du data exclusivity, imposé par l’Europe dans ces accords de libres échanges, a fait augmenter de 900% le prix des médicaments. La commission européenne négocie par ailleurs depuis deux ans un accord sur la contrefaçon (ACTA) qui entend entre autres renforcer les contrôles aux douanes et encourager les saisis de médicaments génériques aux frontières au nom de la lutte contre les faux médicaments ou sub-standards. Sans un triplement de la contribution française au Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l’accès universel aux traitements ne sera pas possible avant des années. Faire la guerre aux génériques ne fera que nous éloigner de cet objectif, et menacera la vie de millions de personnes, déjà sous traitements. Act Up-Paris exige de Luc Devigne et Patrick Ravaillard, et de la commission européenne qu’ils renoncent immédiatement aux accords de libres échanges avec l’Inde, et à l’accord sur la contrefaçon, ACTA.