En février ou mars devrait paraître le rapport de la mission parlementaire sur le travail du sexe présidée par la députée PS Danielle Bousquet. Il semble que cette dernière soit déjà en train de préparer le terrain à une proposition qui comporte tous les risques d’une plus grande exposition des travaileurEUSES du sexe à des violences ; tant morales, qu’économiques ou physiques.
En effet, en visite à Lyon, Danielle Bousquet a envisagé de pénaliser le recours à des prestations sexuelles tarifées. Dans cette même ville, en vue d’interdire aux travaileurEUSEs du sexe de stationner leurs véhicules dans certains quartiers, Gérard Collomb, maire PS, a encore signé le 17 mai un nouvel arrêté municipal. Il a ainsi accru la chasse aux putes qu’il avait initiée bien avant la loi sur la sécurité intérieure de Sarkozy.
Pour avoir entendu des associations communautaires, Danielle Bousquet sait très bien que les principauxALES concernéEs sont contre sa proposition parce qu’elle aurait pour conséquences de rendre le travail sexuel encore plus clandestin, de l’invisibiliser davantage, d’appauvrir ceuxCELLEs qui l’exercent et ainsi de les éloigner des programmes de prévention vers des endroits dangereux, de les rendre plus vulnérables face au pouvoir économique des clients qui ne veulent pas mettre de préservatifs et à la violence.
Danielle Bousquet préfèrerait-elle être responsable de contaminations par le VIH/sida ou d’assassinats de travailleurEUSEs du sexe plutôt que de reconnaître leur activité, de leur donner la possibilité de l’exercer dans des conditions de sécurité optimales et donnant accès à des droits sociaux ?
Sur la question de la prostitution, le PS s’est allié objectivement à l’UMP la plus réactionnaire. Au nom de quel principe démocratique ? Dans sa charte pour l’égalité, le PS indique qu’il est nécessaire d’écouter les associations représentant les « personnes les plus marginalisées que notre système de protection sociale n’arrive plus à atteindre » ; quelques pages plus loin, on retrouve la proposition de Danielle Bousquet, combattue par toutes les associations de prostituéEs. Cherchez l’erreur. A un an d’échéances électorales décisives, le PS nous montre, une fois de plus, son refus d’écouter le mouvement social et la parole des personnes les plus concernées. Le PS doit arrêter de sacrifier les minorités que nous sommes à une vision totalement déconnectée de la réalité de terrain. Il en va de nos vies.
Journée internationale contre les violences faites aux travailleurs du sexe
RASSEMBLEMENT – Manifestation
Vendredi 17 décembre – 19H00, Place Pigalle – Paris